Droit et sciences positives
Les sciences positives sont si nombreuses qu’on ne saurait traiter précisément de toutes . Cela ne dispense pas de les évo¬quer en distinguant au moins les sciences de l’homme et les sciences de la vie.
Droit et sciences de l’homme
Sciences de l’homme
On verra plus loin en quoi certaines sciences de l’homme peuvent, au droit, servir d’auxiliaires . Ici l’approche est plus immédiate, qu’il s’agisse du politique ou du social.
Droit et politique
A l’évidence, cet intitulé couvre une matière immense. La place laissée au discours introductif ne s’y prête guère. On voudrait simplement indiquer deux lignes de réflexion.
a) Envisageant le droit comme un ensemble de règles régissant le groupe social, et la politique comme étant surtout l’expression et l’action du Pouvoir — plus spécialement celles des autorités étatiques —, l’on observe que l’étude des relations entre droit et politique est souvent délaissée par les auteurs d’introductions à l’étude du droit. C’est ail-leurs, de préférence dans des ouvrages de sociologie politique ou de droit constitutionnel qu’il convient de s’instruire, si l’on est curieux
Il faut bien convenir que la matière est délicate et qu’il est difficile, à ce propos, d’atteindre à l’objectivité scientifique. Pour ceux qui adhèrent encore aux doctrines marxistes, le chemin, il est vrai, est relativement tracé : ils doivent estimer, plus ou moins, que le droit et la politique se trouvent subordonnés à une réalité fondamentale, l’« infrastructure économique» (v. infra, n° 143). Pour les autres, deux chemins sont ouverts, sans doute différents, mais qui coexistent le plus souvent au sein d’un même système juridique. L’un porte à considérer que la politique est subordonnée au droit, ce qui est confirmé par la détermination juridique des compétences de l’Etat, des formes de l’action politique, voire de certaines finalités, mais ce qui est contredit par l’étendue de la liberté d’action laissée au Pouvoir, si ce n’est par des politiques contraires au droit. L’autre voie incline à esti¬mer que, s’appliquant « à une matière qui est souvent neutre à l’égard des principes » , le droit est, parmi d’autres, un instrument de la poli¬tique. L’histoire des institutions juridiques est probablement celle de la cohabitation difficile de ces deux tendances. On y reviendra néces¬sairement en allant à la recherche du fondement du droit.
b) Il est probable qu’au temps de la cité antique, la recherche de l’essence du politique et la recherche de l’essence du juridique aient pu mener vers un but commun. Depuis longtemps, il en va autrement. La politique instaure des relations originales que la phénoménologie dis-tingue de celles que connaît le juridique : ainsi a-t-on soutenu que les relations d’ami ou d’ennemi relèvent du politique et sont étrangères au juridique . Le fait est que l’essence du politique et l’essence du juri¬dique sont différentes. En effet, l’on peut considérer que la politique est « l’activité sociale qui se propose d’assurer par la force, générale¬ment fondée sur le droit, la sécurité extérieure et la concorde inté¬rieure d’une unité politique particulière en garantissant l’ordre au
milieu de luttes qui naissent de la diversité et de la divergence des opi-nions et des intérêts».
De ces observations, on ne saurait évidemment déduire que le droit soit sans relation avec le politique.
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