Droit et logique
Ainsi, parce qu’il se manifeste par des normes de conduite, le droit suscite une recherche des différences, voire des interférences existant entre lui et des sciences normatives. On vient de voir qu’entre le droit et la morale (ou l’éthique pour être plus exact, aux yeux de beaucoup), les relations sont étroites (supra, nos 10 s.).
Quand on s’emploie à discerner les critères du juridique, à cerner le droit, il n’est pas non plus inutile d’établir une comparaison entre règles de droit et règles de logique.
L’histoire de la logique mathématique révèle l’existence de trois phases. D’abord la phase de la mise en forme de’ductive, plus précisé-ment de la formulation euclidienne des éléments de géométrie, qui a servi de modèle d’organisation logique et a longtemps manifesté l’existence d’une grande parenté entre la démarche des mathématiciens et celle des « jurisconsultes des Pandectes » Sur ce point, notamment, l’approche de Leibniz est significative. Mais, à partir du xixe siècle, la logique mathématique a franchi de nouvelles étapes : phase axioma- tique, puis phase symbolique.
Or le droit et sa logique n’ont pu suivre le mouvement, ce qui faci¬lite la distinction des règles de droit et des règles de logique. Tout au plus peut-on estimer que la logique juridique a fait siens certains apports de la démarche axiomatique.